Des sourires, de la sueur et des larmes. Partie 2.
Le travail progresse malgré la canicule, on se protège comme on peut, on se désaltère abondamment, on transpire, mais malgré tout ça, rien ne peut arrêter Tony et Joseph. La partie inférieure du radome est sous le barnum et JP peut commencer le nettoyage des plaques en fibre de verre qui constituent les faces de cette géode.
L’assemblage de la partie supérieure du radome progresse aussi super bien.
Le Permis de Construire ayant été affiché dans les règles à l’entrée du Musée, le travail de préparation du terrain commence aussitôt pendant les jours de fermeture et hors de la partie fréquentée par les visiteurs, avec l’aide amicale de LOXAM pour les engins de chantier et notre équipe d’ouvriers super motivés que même la canicule n’empêchera pas d’avancer pour la réalisation finale du projet.
A la surprise générale le mardi 26 juillet se présente un « instructeur sécurité incendie » de la Préfecture de Police de Paris accompagné de deux policiers ordonnant à notre présidente l’arrêt immédiat des travaux avec l’argument que le Permis de Construire n’a pas été instruit par ses services et que si l’on continue les travaux il fera fermer le musée pour de bon.
Comment expliquer le sentiment que nous avons eu en arrivant au musée et en trouvant notre présidente au bord des larmes. Elle tente de nous expliquer le stress qu’elle vient de subir à la suite de la visite des trois fonctionnaires venus pour la menacer de fermer le musée.
Nous sommes tous abasourdis et nous informons aussitôt les représentants de la ville qui nous suggèrent de fermer le musée temporairement, car nous n’avons pas les moyens financier d’ériger des palissades de séparation entre la zone des travaux et le passage des visiteurs du Concorde comme demandé par les fonctionnaires, à priori les rubalises et les affiches « CHANTIER INTERDIT AU PUBLIC » leur semblent insuffisants.
On se pose aussi des questions, est-ce le rôle d’un instructeur sécurité incendie et fonctionnaire préfectoral d’agir de la sorte vis-à-vis de notre présidente, une personne bénévole et entièrement dévouée au fonctionnement et à la survie de notre musée malgré la dure période de pandémie que nous venons de vivre.
En fait toute cette histoire nous dépasse de très loin, car il ne s’agit que d’une question de compétences territoriales, pour lesquelles chacun revendique son unique compétence.
Le musée se trouve sur la parcelle cadastrale qui est sous la compétence territoriale de la ville d’Athis Mons commune de l’Essonne, et en même temps sur un terrain foncier appartenant à Aéroport de Paris, qui juridiquement est sous la compétence territoriale du département du Val de Marne et en plus comme tous les aéroports parisiens sous la compétence de la Préfecture de Police de Paris.
Nous avons demandé le Permis de Construire au service urbanisme de la ville d’Athis Mons qui est compètent pour instruire ce genre de dossier et obtenir tous les accords du département de l’Essonne, mais du fait de la particularité de notre terrain la demande aux services du Val de Marne a été transmise avec un peu de retard ce qui a provoqué cette situation kafkaïenne.
Si vous n’avez rien compris à cette histoire comme nous, sachez que nous sommes en France et pourquoi faire les choses simples quand on peut les faire compliquées.
Deux jours plus tard, au commissariat de l’aéroport d’Orly nous apprenons que l’instruction du Permis de Construire est « dans les délais de réponse » et que si on pose des palissades ou des palettes en bois (récupérées à Carrefour) en guise de séparation du chantier, il sera possible de reprendre les visites….
Le cœur en peine, nous décidons quand même de fermer le musée jusqu’à nouvel avis malgré les nombreuses réservations que nous avons dû annuler (ce dont nous prions nos visiteurs de nous excuser) et sur lesquelles nous comptions tant pour nous aider à continuer le financement des travaux.
Maintenant que le musée est fermé l’équipe reprend le travail à fond et ça commence à prendre forme.
Comme prévu dans le Permis de Construire une nouvelle place de parking est réalisée par l’équipe.
Suit le radier, et malgré la température caniculaire, notre équipe ne s’arrêtera que tard dans l’après-midi.
Le lendemain sera réalisé le trottoir qui va relier celui du Concorde au radôme.
Maintenant que les gros œuvres sont terminés, commence la course contre la montre, nettoyer tous les triangles et réparer les éléments découpés lors du démontage du radôme.
Nous contactons en SOS la société Métallerie Lillette de Guberville et sans hésiter une seconde, son dirigeant accepte malgré un gros chantier en cours de finition de nous réaliser le travail avant la fermeture annuelle de la société.
Chapeau bas messieurs, trois jours après JP a pu récupérer juste avant la fermeture les 5 plaques triangulaires, prêtes à être réintégrées dans la partie supérieure du radôme.
Fin août on commencera leur remontage avec l’embase sur le site.
Dès la fin du séchage du béton, c’est sur ce bel emplacement que nous pourrons effectuer le montage définitif du radôme et ainsi terminer la première phase du Permis de Construire.
Et nous espérons pouvoir verser enfin quelques « larmes de joie » cette fois-ci.
A suivre…
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